TA - Toulouse - 20 décembre 2017 - N°1705683-1705684


Date de la décision : 20/12/2017
Juridiction : Tribunal Administratif de Toulouse
Numéro RG : 1705683 - 1705684
Catégorie : Procédures d'expulsion > Maintien dans un hébergement temporaire > CADA
Mots clés : hébergement maintien préfecture


Procédure : référé mesure utile devant le Tribunal Administratif de Toulouse

Demandeur/Défendeur : Défendeur

Occupation sans titre dans le CADA depuis le : 1er novembre 2017

Mise en demeure par la préfecture : 10 novembre 2017

Date de dĂ©pĂŽt de la requĂȘte par la prĂ©fecture : 8 dĂ©cembre 2017

Date d’audience : 18 dĂ©cembre 2017


RĂ©sumĂ© de la dĂ©cision : La prĂ©fecture demande l’expulsion d’une famille qui se maintient depuis 1 mois et demi dans un CADA, en rĂ©fĂ©rĂ© (donc en urgence), devant le Tribunal Administratif de Toulouse. La famille rĂ©ussit Ă  dĂ©montrer qu’il n’y a pas d’urgence et que les conditions de procĂ©dure d’expulsions n’ont pas Ă©tĂ© respectĂ© par la prĂ©fecture. Elle gagne et peut donc se maintenir dans le CADA (jusqu’au prochain procĂšs
).

Sur l’irrĂ©gularitĂ© de la procĂ©dure :
La prĂ©fecture s’est mĂ©langĂ©e dans les dates concernant leur demande d’asile dans les diffĂ©rents courriers qu’elle a adressĂ© Ă  la famille. De plus, elle n’a pas Ă©crit les conditions de sorties dans les courriers (1 mois de dĂ©lai Ă  compter de la notification du courrier ainsi que les informations pour l’aide au retour). Ce qui Ă  privĂ©e la famille des droits dont elle dispose. 

Sur l’urgence :
La prĂ©fecture ne justifie pas de l’urgence. Elle ne fournit aucuns documents chiffrĂ©s prouvant la saturation Ă  un hĂ©bergement d’urgence/CADA.

Sur la contestation sérieuse :
La pĂ©riode hivernale, les problĂšmes de santĂ© du pĂšre et la prĂ©sence d’enfants mineurs (6 et 9 ans) justifient une contestation sĂ©rieuse qui font obstacle Ă  la mesure utile (l’expulsion) demandĂ© par la prĂ©fecture.
Préfet :
Il existe plusieurs prĂ©fets, de RĂ©gion ou de DĂ©partement. Ce sont des hauts fonctionnaires, dĂ©signĂ© par dĂ©cret par le PrĂ©sident de la RĂ©publique. Ils reprĂ©sentent l’Etat Ă  l’echelle locale, chargĂ© de faire appliquer les lois. Il est le chef de la police et de la gendarmerie sur son territoire. 
Il a le pouvoir de faire des requisitions, mais prĂ©fĂšre bien souvent celui de faire des expulsions. 
 
C’est lui qui est sollicitĂ© par les propriĂ©taires lorsqu’ils souhaitent activer le 38DALO. Il a alors 48h pour rĂ©pondre. Sa dĂ©cision, favorable ou non doit ĂȘtre motivĂ©e. 
 Il tranche plus largement sur les dĂ©marches administratives (il distribu les titres de sĂ©jours et dĂ©livres des OQTF...). 

Référé :
La procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ© est une procĂ©dure d'urgence visant Ă  prĂ©venir un dommage ou faire cesser un trouble illicite. On demande Ă  la juge de statuer plus rapidement que dans une procĂ©dure normale, sur le fond. MĂȘme si ça ne constitue pas un jugement dĂ©finitif, la dĂ©cision peut ĂȘtre exĂ©cutĂ©e immĂ©diatement. Il est possible de se dĂ©fendre au nom du principe du contradictoire. 
 
Le rĂ©fĂ©rĂ©, c'est une procĂ©dure ou tu saisis en urgence un juge (ca peut ĂȘtre le JCP, le juge administratif...). Par exemple, le proprio, quand il saisit le JCP pour t'expulser, c'est un rĂ©fĂ©rĂ©. Quand on saisi le juge administratif en urgence contre un 38 DALO, c'est aussi un rĂ©fĂ©rĂ©. Attention, pour saisir un juge en rĂ©fĂ©rĂ© il faut que la situation soit urgente et/ou qu'il y ait un risque manifeste d'illĂ©galitĂ©. 

Tribunal Administratif (TA) :
Concerne les bĂątiments Ă  usage public et/ou les recours contre les expulsions Ă  l'aide de l'article 38 DALO (expulsion avec arrĂȘtĂ© 24h ou 7 jours) et/ou les recours contre l'octroi du concours de la force publique.